Baromètre Kidioui.fr de l'année 2022 :
Un marché auto en demi-teinte, dynamisé par l'électrique

La hausse du budget se poursuit...

De janvier à décembre, les Français ont dépensé une moyenne de 29 155 euros pour s'offrir une voiture neuve. Il s'agit d'un nouveau record pour le budget auto, 16.2 % supérieur celui de l'an passé (25 085 euros). Cette hausse de plus de 4 000 € s'explique par l'addition des crises de 2021 à celles de 2022 : tandis que les pénuries de composants électroniques entraînant des retards de livraison ont persisté, le conflit en Ukraine a accéléré l'inflation des prix, notamment de l'énergie.

Prix moyen des offres plébiscitées par les acheteurs

Il en résulte une baisse de l'offre chez les professionnels avec peu de véhicules en stock, des marges qui rétrécissent et des prix de vente qui progressent dès le catalogue. Néanmoins, si la demande n'a pas décollé au premier semestre, elle est repartie au second, avec un budget par conséquent supérieur aux valeurs habituelles. Côté ventes, la Plateforme Automobile (PFA) enregistre 1 529 035 immatriculations en 2022, contre 1 659 003 en 2021 (-7.8 %).

...comme la baisse des remises

La réduction du nombre de voitures à vendre et l'inflation des coûts ne sont logiquement pas favorables aux rabais. En 2022, les acheteurs ont obtenu -16.95 % en moyenne sur leur voiture neuve, ce qui est 5.5 points de moins que le niveau de 2021. Les grosses promotions se font plus rares mais les bonnes affaires n'ont pas disparu, d'autant qu'il faut prendre simultanément en compte la hausse du prix de vente. Avec les chiffres actuels, on évalue ainsi une économie moyenne de 6 000 € grâce aux remises, ce qui reste avantageux.

Remise moyenne des offres plébiscitées par les acheteurs

Les meilleurs "deals" ont été négociés sur les voitures citadines (-19.82 % en moyenne) et les monospaces (-18.33 %) alors que les très populaires SUV tirent plutôt les chiffres vers le bas (-14.97 %). Parmi les marques, le groupe Renault (-24.12 % pour la maison mère, -20.91 % pour Nissan) accumule davantage de remises que le groupe Stellantis (-18.53 % chez Opel, -18.21 % chez Peugeot ou encore -17.23 % chez Citroën).

Top 10 : Duster toujours n°1

Comme en 2021, le SUV roumain Dacia Duster occupe la première place du classement. Celui qui l'a précédé en 2020 - le Peugeot 2008 - se trouve désormais en dernière position. Entre les deux, on compte quatre entrées toutes électrifiées : Peugeot e-208 (2), Kia EV6 (3) et Renault ZOE (6) en 100% électrique, Kia Sportage (5) en hybride rechargeable. Le Hyundai Tucson (4) s'insérant au coeur de groupe de tête est lui aussi PHEV.

C'est finalement en queue de liste que retombent tous les habitués du classement, essentiellement thermiques : Renault Clio (7), Volkswagen Tiguan (8) et Peugeot 208 (9). Ajoutons que l'essor de l'électrique redonne du souffle aux citadines : elles égalisent presque les SUV avec 4 modèles contre 6. Leur part de marché globale a d'ailleurs progressé de plus de 4 points en 2022 pour atteindre 23.04 %.

Les énergies inversées

Cette poussée toujours plus importante de l'aternative électrique s'observe de manière flagrante dans la répartition des énergies. En 2022, l'achat de voitures neuves hybrides, hybrides rechargeables et entièrement électriques a représenté 41.5 % de parts de marché. Une progression fulgurante de 22,5 points par rapport à l'année précédente ! En face, c'est le diesel qui en a le plus souffert en retombant à 25.2 % de parts, soit environ 16 points de moins. L'essence résiste davantage avec un recul d'un peu plus de 6 points pour 33.3 % de parts.

Part des énergies dans les offres plébiscitées par les acheteurs

Par rapport à 2021, la répartition s'est donc totalement inversée. Il faut dire que rien n'a incité les automobilistes à rester en thermique ou les jeunes conducteurs à s'y mettre : beaucoup de constructeurs ont retiré les versions essence et diesel de leur catalogue, tandis que de nouvelles ZFE et une mesure d'interdiction européenne à horizon 2035 ont été annoncées. Pour finir, on notera que cette nouvelle répartition participe elle aussi à la hausse du budget auto. En effet, bien qu'éligibles aux aides, les modèles électriques sont rarement les moins chers.