Législation auto : faut-il zapper le projet ZAPA ? 2/2
Actuellement, 180 LEZ (Low Emission Zone) existent en Europe, dans 8 pays dont le Royaume-Uni, l’Allemagne, le Danemark ou encore l’Italie. Si l’on prend l’exemple de Londres, un système de vidéo surveillance auto veille sur la totalité de la capitale (1600 km2). La bonne nouvelle, c’est que les villes concernées enregistrent une baisse de 10 à 40% des émissions de particules, dont le fameux dioxyde de carbone.
Seulement voilà, est-il seul fautif de la pollution de l’air en milieu urbain ? Outre d’autres critères qui dépassent le monde voiture mandataire (chauffage résidentiel par exemple), de nombreux polluants bien plus nocifs se dégagent également des pots d’échappement : les NOx (oxydes d’azote) par exemple, qui sont connus pour provoquer des troubles respiratoires. Or, comble du comble, les voitures diesel, bénéficiant pourtant d’un bonus écologique, dégagent bien plus de NOx que les bonnes vieilles versions à essence.
De la même manière, les fameux filtres à particules des modèles récents éliminent les plus grosses d’entre-elles mais les plus fines et plus dangereuses passent entre les mailles du filet. Le pire c’est que cela ne semble même pas perturber les calculs de la norme Euro5. Bref, la prédominance du critère « émission de CO2/Km » est bien discutable. Pourtant, c’est probablement celui-ci qui déterminera l’éligibilité ou non en ZAPA.
Si l’on suit cette logique, la voiture « la plus verte » du marché est celle qui dégage le moins de CO2. La palme revient alors à la Smart ForTwo CDI 54 ch avec ses 86 g/Km tandis que la première française est la Renault Twingo dCi 75 ch (94 g/Km). Il est alors clair que les véhicules neufs, parfois chers, puissants et inadaptés à la ville, s’en sortent bien mieux à l’examen impitoyable du taux de CO2. Autant dire qu’en France, avec une moyenne d’âge auto de 8 ans, ZAPA risque d’incarner pour beaucoup une mauvaise blague.
Vous l’aurez compris avec ces deux articles : l’affaire est compliquée. Alors qu’il a été calculé que la pollution de l’air était responsable de 500 000 décès par an dans l’U.E., le débat n’a jamais été aussi épineux. S’il est certain qu’un projet doit être mis en place pour préserver la santé et l’environnement, le fourre-tout politique, médiatique et économique dans lequel s’inscrit ZAPA brouille malheureusement la bienveillance de son fondement.
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