Si croiser un Renault Kangoo en centre-ville est quelque chose qui arrive de manière assez fréquente, et par conséquent qui relègue ce véhicule utilitaire, dit Ludospace, dans la banalité, tomber nez-à-capot avec un Kangoo Be Bop est beaucoup moins banal. Pourquoi ? Parce que d’une part son look décalé et ses fonctionnalités originales ne laissent personne indifférent et d’autre part parce que Renault y effectue un pari risqué : sortir des chantiers battus, investir dans un nouveau genre et prétendre pouvoir le vendre plus cher que le préexistant. Le prix de l’innovation dira-t-on ? Mettons-là justement à l’épreuve cette innovation.
La première décadence du Kangoo Be Bop est la plus flagrante : sa couleur de carrosserie bi-ton, c’est-à-dire le mélange « funky » d’une couleur sobre et d’une couleur vivante. Pour ce qui est du design général de la voiture, on reste toutefois assez proche d’un Kangoo, que cela soit au niveau de la face avant ou arrière. Toutefois, si on se place de profil, un élément saute aux yeux ! La perte de la porte coulissante arrière, en même temps qu’environ 40 cm par rapport au Kangoo initial. Le Renault Kangoo Be Bop, sans complexe, s’affiche donc comme un micro-ludospace 3 portes, de la taille d’une citadine.
A l’intérieur du véhicule, même constat : on s’éloigne du domaine connu. La planche de bord multi-couleur réjouit, tout comme la luminosité impressionnante, servie par quatre toits transparents et de larges vitres latérales. Une fois assis à bord, le confort est présent à l’avant. A l’arrière, on ne remarque que deux sièges coulissants. L’espace aux coudes est donc important, ainsi qu’en hauteur bien entendu, mais les jambes sont bizarrement surélevées par rapport aux sièges, ce qui provoque un inconfort sur de longues distances.
La seconde grosse décadence du Kangoo Be Bop intervient justement à l’arrière du véhicule, où le coffre s’ouvre en longueur par une sorte de troisième porte. Le hayon arrière peut se baisser, ainsi que le toit du coffre. Du coup, dans cette configuration, le Kangoo Be Bop prend l’apparence d’un petit pick-up. Jouissif pour les enfants et agréable pour le conducteur, cela représente toutefois un désavantage : il faut prévoir un espace important à l’arrière si on veut accéder au coffre, ce qui peut s’avérer compliqué en ville. Toutefois, vu sa maigre contenance, pas sûr que ce dernier soit réellement utile. Il écope en effet de la réduction de longueur importante du Kangoo Be Bop.
Sur route, le comportement peut être considéré de familial, c’est-à-dire qu’il est plutôt plat, donc confortable, mais manque de dynamisme. Pourtant les motorisations diesels proposées sont puissantes, mais la forme cubique particulièrement non aérodynamique du Kangoo Be Bop l’empêche de décoller. Cependant pour un usager urbain, aucun problème à signaler. Côté consommation, on se trouve assez proche d’un Renault Kangoo, ni basse ni exagérée, dans la moyenne en fin de compte.
Si le Renault Kangoo incarne sans mal le rôle de « best-seller » des ludospaces utilitaires, par sa praticité d’usage et sa polyvalence, le cas du Renault Kangoo Be Bop est plus délicat. Coincé entre un statut fictif de concept-car innovant et décalé et un statut effectif de « ludo-coupé-citadin », le buzz de Renault, vieux de deux ans maintenant, peinerait-il à convaincre ? Seul l’usager voiture peut répondre, en fonction de son budget, de ses goûts et de ses attentes. On ne peut toutefois, en tant que professionnel, que saluer ce genre d’initiative, permettant de dévergonder un paysage auto parfois trop conventionnel.
L'avis Kangoo Be Bop des internautes